Des mots, des saveurs
Déguster un thé de Lydia, Ali Shan Cha Red
Cet après- midi d’été, le temps s’écoule lentement, le temps retrouvé, savourer les mots de ce roman que je relis souvent à cette période, savourer ce thé Ali Shan Cha Red, voyager entre les rivages de Balbec et les montagnes Ali Shan à Taiwan, dans l’air pur et vivifiant de la mer, de l’altitude.
Aujourd’hui , dans une petite théière en porcelaine , je prépare Ali Shan Cha Red nommé aussi yunghu par Silvia, sa productrice. Ses parfums chaleureux m’enveloppent, sa saveur de fruits compotés, entre prune d’ente et abricot, sa rondeur m’emplissent de bien être…sensation de douceur vanillée, je rajoute de l’eau, plusieurs fois, verse la belle couleur orangée dans mon verre, musique de l’eau sur le cristal, le goût fruité, la douceur, perdurent au fil des infusions . C’est un thé pour la lecture, pour prendre son temps… Absorbée par la magie des mots, je l’oublie dans sa théière, il reste aussi doux, réconfortant, jamais ne développe d’amertume. Fin d’après-midi, la liqueur devenue froide n’a rien perdu de son parfum, Tout en dégustant, je lis:
« Dans le verre de Venise * que j’ai devant moi, une riche bijouterie de rouges est mise par un extraordinaire Léoville* acheté à Monsieur Montalivet
Temps perdu, temps retrouvé, entre réalité et fiction, je bois mon thé Ali shan Cha Red et à l’instar d’Alice buvant son élixir, je suis au pays de Marcel.
Joelle Danies
**A la recherche du temps perdu -Marcel Proust
*Nom d’un cru classé du Médoc